ROCROI,le 6 septembre 1944 un Dodge devant le café de la Gare
Fumay , un GMC traverse la Meuse sur un pont de bateaux .
Suite de nos précédents articles sur la libération de Fumay ,Vireux, Haybes et Hargnies- Source numéro spécial de " l'Ardennais - un été 44 de 1984.
un témoin oculaire Gabriel Menu, alors âgé de 24 ans raconte :
" nous ne savions pas où étaient les Américains. Le vendredi 1er septembre , le personnel de la petite kommandantur , situé au-dessus des écoles, a évacué la ville (Fumay) dans le calme avec armes et bagages. Aussitôt un comité de résistance s'est constitué, composé d'une quinzaine de patriotes, du maire et d'un capitaine de réserve, mr Debieuvre.
Samedi matin, une demi-compagnie du génie allemand est arrivé dans FUMAY, a miné le pont de chemin de fer. Elle a loupé son coup, le pont n'a sauté qu'a moitié. Le responsable de l'échec s'est suicidé ou a été exécuté d'une balle dans la tête. On a retrouvé son corps sommairement enterré près de la gare .
Dimanche à 11h , le pont du Rivage a sauté....Bizarrement les artificiers étaient restés sur la mauvaise rive du fleuve . Ils ont dû traversé la Meuse sur le barrage de Vanne Alcorp en direction d'HAYBES . En début d'après midi deux ou trois gars en vélo sont arrivés de REVIN en annonçant " on est libérés, les Américains sont à Revin, mais ils ne viendront pas à Fumay: ils sont remontés vers ROCROI... Ils fut décidé d'envoyé une patrouille en reconnaissance vers Rocroi...;quelques minutes plus tard sur des vélos empruntés nous roulions vers Rocroi... Vers beauséjour, un avion frappé de la croix de Lorraine (?) nous survola . 3 km plus loin à la cote Saint Jean..nous nous sommes trouvés devant un lieutenant américain Il sifflé , une Jeep est arrivée, nous n'en avions jamais vue . Un homme est descendu . il a tendu la main et dit " je suis de Charleville Mezières, j'arrive avec la 1ère armée .... Avec nos vélo, nous avons précédé la jeep et les auto-mitrailleuses; Nous sommes arrivés place d'Armes. En quelques minutes , il y avait 2000personnes, couvrant les véhicules américains de monceaux de fleurs . A 18 h, André Genin qui remontait du Rivage,cria soudain: "les boches reviennent de l'autre coté du pont" . En quelques secondes les rues se vidèrent. les Allemands commencèrent à tirer, des Fumaciens répondirent avec des armes vraisemblablement avec des armes fournies par les Américains. J'étais avec un grand Noir (???) sur l'auto-mitrailleuse postée place d'Armes. On voyait rive gauche de la Meuse entre deux maisons, les Allemands qui venaient en vélo, sautaient à terre, se couchaient dans le fossé. Je les montrait au grand Noir (?) , il pointa son mortier (?). les premiers obus tombèrent en plein sur la route. le pilonnage dura une demi-heure. Le lendemain ,on devait ramasser un plein camion de morts et de blessés allemands . Chez nous pas une perte . Dimanche soir, je suis allé conduire "mon" auto-mitrailleuse vers Bélair où elle s'est postée.
Lundi 4 septembre, des troupes à pied sont arrivées,ont continué vers HAYBES. on a entendu tirer. A 15h30, un convoi de véhicules s'est garé au cordeau sur les quais de Meuse, du Château à la maison Perrin; En quelques minutes, sans un mot, commandés au sifflet, les sapeurs américains ont entrepris de lancer un pont sur la Meuse. A 19h le premier char passait dessus. pendant huit jours et huit nuits, le défilé n'allait pas cesser, malgré quelques tirs de mortiers sporadiques...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire